Ise-Shima : durable, avant tout

Le rituel de déménagement des divinités appelée shikinensengū a lieu une fois tous les 20 ans au sanctuaire Ise-jingū, composant un cycle qui se répète depuis plus de 1300 ans. Ce cérémoniel joue un rôle capital dans la transmission des connaissances et des techniques pour les charpentiers spécialisés dans les sanctuaires.

À la différence des châteaux occidentaux bâtis en pierres solides, c’est l’esprit tokowaka qui préside cette reconstruction ayant lieu une fois tous les 20 ans et permettant ainsi au sanctuaire de conserver à l’avenir et durablement toute sa fraîcheur et son lustre.
La notion tokowaka, qui consiste à « opérer un changement » pour « ne rien modifier » est sans aucun doute la manifestation d’une durabilité adaptée à la sensibilité japonaise.

On raconte que les origines des plongeuses ama remonteraient à la période Jōmon. La culture de ces plongeuses ama qui se perpétue depuis des millénaires est l’incarnation même de la durabilité.

Les plongeuses ama sélectionnent consciencieusement leurs prises en se contentant du strict nécessaire. Cette façon de pêcher permet d’éviter les phénomènes de surpêche et de préserver les ressources de la mer et l’environnement. 
Les plongeuses ama obéissent à l’heure actuelle à des limitations strictes encadrant les périodes et la fréquence de pêche, ainsi que la taille de leurs prises.

En outre, de nos jours, les cabanes de plongeuses ama sont très prisées des visiteurs occidentaux pour qui la consommation éthique constitue un enjeu essentiel. 
Il s’agit d’une attraction très appréciée pour déguster de délicieux produits de la mer, mais aussi et surtout pour découvrir le mode de vie en harmonie avec la nature du Japon ancien.

Les voyageurs ne manquent jamais de remarquer, au cours de leur séjour dans la région, que les habitants consomment le poisson aussi bien frais que séché sous forme de himono.
Lorsqu’ils sont séchés sous forme de himono, les produits de la mer d’Ise-Shima permettent de découvrir un concentré de saveur umami différent de celui qu’ils offrent lorsqu’ils sont servis en sashimi.

Les questions de goûts ne sauraient toutefois, à elles seules, épuiser toutes les raisons de l’amour porté aux himono dans la région.

Le sanctuaire Gekū, qui appartient au complexe du sanctuaire Ise-jingū, est consacré au culte de Toyouke ōmikami, divinité protectrice de la nourriture. 
Rendre grâce aux divinités pour nos repas quotidiens, permet d’affirmer naturellement notre conscience et notre reconnaissance envers les aliments.
Sécher les aliments sous forme de himono permet de les conserver longtemps et de lutter contre le gaspillage. 
À Ise-Shima cet esprit trouve sans doute son origine dans l'environnement naturel.

Le mode de vie qui s’est développé dans cette région depuis les temps les plus reculés est l’incarnation même de la durabilité. 
Le fait qu’on y trouve encore aujourd’hui une même culture inchangée en constitue sans doute l’une des preuves les plus irréfutables.

À Ise-Shima, ce mode de vie durable n’est pas le résultat de privations ni d’efforts soutenus, mais le fruit d’une cohabitation avec la nature. 
Le sanctuaire Ise-jingū se trouve au cœur du respect et de la reconnaissance que manifestent les habitants envers la nature.

Venez découvrir ce mode de vie durable fermement implanté à Ise-Shima, et nourrir ainsi vos réflexions futures sur la durabilité.